Comment faire de l’argent avec des déchets. Ou pourquoi le cuir blanc est une immondice

Note: Cet article est exclusif à nos soutiens Patreon qui sont membres des tiers "plouc de compète" et "plouc interstellaire".

Avant-propos

Aujourd’hui il est très facile pour une marque de faire de l’argent en recyclant des déchets. Et non, je ne parle pas d’écologie mais plutôt de la façon dont certaines marques utilisent des produits bas de gamme et qui par un subtil jeu de communication le transforment en produit de luxe à la mode. En soi la stratégie n’est pas nouvelle, elle est même très bien rodée, c’est pour ainsi dire la base de l’industrie du luxe depuis les années 70 et à juger par les fortunes amassées par les quelques noms du milieu, c’est une voie excessivement lucrative. C’est également la tendance actuelle dans le tekouère, cette mode qui consiste à vendre aux petits bobos écolos du marais des vêtements supposés permettre de partir en OPEX ou à la conquête de l’Everest. Il faudra d’ailleurs qu’on m’explique cette propension qu’on les écolos hypocondriaque des villes à acheter du tekouère fabriqué avec du polytétrafluoroéthylène, du polyester, et autres polyéthers, des matériaux très éco-responsables, fabriqués dans des pays très impliqués dans la sauvegarde de l’environnement, dans des conditions probablement ultra nettes. Même si je sais très bien qu’ils ont des arguments tout trouvés “non mais en fait les matériaux viennent du recyclage“, ce qui nous ramène à notre point de départ, ils vendent bien des déchets au prix de l’or. Entre nous, l’un des intérêts du tekouère, du point de vue des fabricants de matériau est de pouvoir breveter leurs nouvelles trouvailles et leurs isolants magiques, le reste hein ils s’en foutent bien. Mais comme ce sont des marques cool et rigolotes, le bobo est content. Comment est-ce que je sais que ce sont des marques cools et rigolotes ? Elles le disent elles-mêmes. Connaissez-vous “Sympatex” ? C’est réputé dans le milieu et leur nom est un mot-valise qui vient de l’assemblage entre “sympathetic” et “textiles”. Comment ne pas leur faire confiance ?

Un autre déchet que l’on croise assez souvent chez les bobos urbains sont les sneakers en cuir blanc. Ce qui ne me dérange pas plus que cela tant qu’elles sont vendues à des prix normaux mais dès qu’on essaye de les refourguer à des prix plus élevés, ça coince, surtout si c’est sous prétexte d’avoir utilisé un cuir de qualité. Tout simplement car le cuir blanc c’est jamais “de qualité” et peu importe là où vous le trouvez : que ce soit des spectators voire pire…. des mocassins… ou de la maroquinerie, le cuir blanc est une engeance. Car le cuir blanc, c’est comme les licornes, ou le yéti, ça n’existe pas. Le cuir blanc c’est une illusion, une chimère, comme les sourcils d’Edouard Philippe, une minute ils sont là, le lendemain ils ont disparus. Ont-ils seulement jamais existé ? Le cuir blanc c’est comme l’assimilation, ça ne fonctionne que dans la tête de ceux qui y croient. Est-ce que quelqu’un a déjà réellement vu du cuir blanc ? C’est comme la bête du Gévaudan. Certains disent l’avoir croisé, mais de loin, tard le soir, par une nuit de pleine lune. Le cuir blanc, c’est comme l’hétérosexualité de Manu 1er, une perpétuelle quête… de la quéquette.

Le cuir n’est tout simplement pas fait pour être blanc, le cuir au tannage végétal naturel a une couleur un peu pêche, le cuir tanné au chrome est bleuté, quand le cuir est blanc c’est qu’il est aussi artificiel qu’un sourire Colgate, il sonne faux comme un journaliste et vieillit comme une starlette hollywoodienne botoxée qui a dépassé sa date de péremption. Le cuir blanc c’est un discours de campagne, du vent et des promesses sans aucune substance. Le cuir blanc, chez Hermès, c’est une erreur de casting entre le craie et le gris perle, c’est une occasion manquée de montrer qu’on a du goût, une preuve de cécité, un aveu d’appartenance aux classes laborieuses. Le cuir blanc chez Chanel, c’est un plafond en mousse polyuréthane projetée. Le cuir blanc chez Weston c’est de la peau d’albinos vendue au prix de l’or. Le cuir blanc d’Asphalte, c’est une visite chez le dermato.

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Notre porte-carte fabriqué intégralement à la main

Avant-propos

Tous les détails essentiels sont présents dans la version publique de cet article mais sachez qu’il existe une version plus détaillée de cet article sur notre Patreon, avec des photos supplémentaires et plus de détails derrière la fabrication.

Dans le précédent article nous avons annoncé avoir lancé un Patreon, mais également mettre en vente une petite série de porte-cartes, c'est de cela que nous allons parler aujourd'hui.

La genèse

Contrairement à beaucoup d’autres influenceurs qui se seraient contentés de faire une collaboration avec une marque établie j’ai préféré mettre ma peau sur la table et proposer un porte-carte intégralement fabriqué à la main, et cela dans le véritable sens du terme. Il ne s’agit pas d’un énième produit fabriqué “à la main” façon projet en private label d’étudiant d’école de commerce qui va demander à une usine minable de Normandie de faire le travail pour lui. Non, non, mais bien d’un objet que j’ai fabriqué moi-même dans le petit coin d’atelier que j’ai chez moi. L’intégralité du projet, de sa conception, à sa réalisation, en passant par sa photographie, et l’article que vous êtes en train de lire est donc le travail d’une seule et même personne…. Personne dont ça n’est d’ailleurs pas le métier, même si j'ai une formation et un diplôme dans le milieu. Je n’ai jamais prétendu être un professionnel. Le travail du cuir est une passion que j’ai depuis plus de 10 ans maintenant, qu’il s’agisse de botterie, de cordonnerie ou de maroquinerie ce sont des artisanats qui me fascinent mais qui malheureusement sont en train de disparaître petit à petit. Pour se lancer aujourd’hui, il faut être un peu fou ou inconscient. Lors de la publication de mon article “état des lieux de la maroquinerie”, je me suis aperçu que beaucoup de gens ignoraient absolument tout du milieu maroquinier. Aujourd’hui ce que les gens connaissent se limite aux grands groupes du luxe (Vuitton, Hermès, Cartier, Chanel...) d’un côté, et des produits industriels minables en private label de l’autre, qui sont d’ailleurs parfois des grands groupes du luxe, l’un n’exclut pas l’autre. C’est de ce constat qu’est née la volonté de faire découvrir autre chose. Autant être clair, ce ne sont pas Sale Gueule, Macadam et les autres qui vont le faire, tout simplement car ça n’est pas financièrement profitable.

Je ne vais pas perdre mon temps à expliquer le “pourquoi” du porte carte. Certains blogs commerçants épiloguent là-dessus car c’est plus ou moins la seule chose qu’ils peuvent mettre en avant. Ils expliquent que cela procède d’une recherche philosophique intense, d’un besoin fondamental de reconnecter l’homme à ses accessoires, bref c’est tellurique quoi. En ce qui me concerne pour ce premier essai il fallait quelque chose qui soit à la fois pratique, pas trop cher, et qui parle au plus grand nombre, le choix du porte-cartes s’est imposé de lui-même. Ce qui va être plus intéressant est de raconter comment le projet s’est concrétisé et quel est le processus derrière la fabrication d’un objet de maroquinerie en indépendant. Malheureusement je n’ai pas beaucoup de photo de la fabrication en tant que telle, la raison est assez simple, c’est extrêmement chiant de devoir prendre des photos en même temps que vous travaillez. Comme je le disais en préambule, j’ai absolument tout fait de A à Z et devoir interrompre son travail pour le photographier est une perte de temps. Il faut installer les lumières, le trépied, tout démonter une fois les photos prises, vérifier sur l’ordinateur que le résultat est correct, etc.... Cet article n’est donc pas riche en photographies de fabrication et je m’excuse d’avance, si jamais ce porte carte à du succès et que je dois en refaire une autre série, alors peut-être que je m’organiserais pour photographier la fabrication plus en détails.

Cahier des charges et choix du cuir

Le cahier des charges que je m’étais imposé était assez concis mais exigeant, je voulais quelque chose qui soit petit, pratique tout en étant fin et résistant. En matière de capacité d’emport je me suis basé sur mes habitudes, 2 ou 3 cartes et un peu de cash est largement suffisant pour parer à la majorité des éventualités. En hiver ou si j’ai besoin de plus je prends un portefeuille. Je ne suis pas spécialement amateur des porte-cartes sur lesquels la face avant et arrière sont occupées par des cartes, ils ont leur place, mais personnellement je trouve qu’ils deviennent rapidement trop épais, surtout une fois pleins. J’ai réalisé le premier prototype avec 2 emplacements cartes, mais j’ai trouvé ça insuffisant et je me suis donc dirigé vers 3 cartes pour le second prototype et le modèle définitif. En matière de dimension le porte-cartes tel qu’il est vendu fait donc 10,5cm de largeur pour 8,5cm de hauteur, avec une épaisseur en bord de 2,6mm. Il y a 3 espaces format carte de crédit sur la face avant, et une poche centrale qui peut accommoder une bonne quantité de billets. La carte d’identité Française ancien format ne rentre pas dans les emplacements carte de crédit, elle peut éventuellement se mettre dans la poche centrale mais elle dépassera.

S’est ensuite posé la question du choix du cuir. Comme il s’agit d’un petit projet je n’ai pas la nécessité d’acheter de grandes quantités, ce qui veut dire que je ne vais pas passer par une tannerie directement mais par des revendeurs.

Mon choix s’est porté sur un cuir Museum calf vert de la tannerie Italienne Ilcea pour la face avant. Le Museum calf, Radica de son vrai nom, est un cuir tanné au chrome dont j’aime beaucoup l’aspect, il est fini à la main avec une teinture aniline qui lui donne son aspect marbré caractéristique. C’est un cuir qui est utilisé fréquemment dans le monde de la chaussure mais il est aussi présent en maroquinerie. Ilcea est une tannerie sur laquelle il y a beaucoup à dire et peut être qu’un jour cela fera l’objet d’un article. Pour faire simple, les cuirs sont beaux, mais inégaux. Une alternative aurait été d’aller chez la tannerie concurrente qu’est Zonta et qui propose un cuir similaire sous le nom de misty calf. En revanche Zonta ne propose pas (plus?) de misty calf en vert et c’était une couleur que j’étais déterminé à conserver.
Le reste du porte carte est réalisé dans un cuir de chèvre vert foncé au tannage végétal provenant de Mégisserie Julien, une tannerie du groupe HCP. Comprendre par-là, une tannerie qui appartient à Hermès. Le grain est discret et la couleur est un excellent complément au museum calf. En ce qui concerne les cuirs de chèvre Alran a généralement ma préférence, notamment car ce sont des indépendant, malheureusement ils n’avaient pas de vert dans la bonne teinte.

Le cuir Radica Museum calf d'Ilcea qui a été sélectionné pour ce projet.
Le cuir Radica Museum calf d'Ilcea qui a été sélectionné pour ce projet.
Sélection de cuir provenant de Mégisserie Julien, pour ce projet la couleur "colvert" a été sélectionnée.
Sélection de cuir provenant de Mégisserie Julien, pour ce projet la couleur "colvert" a été sélectionnée.

Une fois que j’ai déterminé le cuir que je veux utiliser, je passer par la réalisation de plusieurs prototypes afin de régler de nombreux détails de fabrication et de m’assurer que le produit final correspond à mon niveau d’exigence. Dans le cas de ce porte carte j’ai réalisé un total de 4 prototypes, vous pouvez en savoir plus sur ce processus dans la version Patreon de cet article.

La fabrication

Une fois l’élaboration des prototype terminés, je passe donc à la fabrication des exemplaires destinés à la vente. Le processus comporte plusieurs étapes, à savoir encartage, découpe, parage, assemblage des poches à fentes de la face avant, puis assemblage du compartiment central, filetage, préparation pour ma couture, couture au point sellier, finition des tranches et enfin bichonnage. Je ne vais pas détailler outre mesure chacune des étapes, car je ne souhaite pas spécialement dévoiler certains secrets de fabrications qui vont ensuite se retrouver sur tous les blogs nazes façon Valérien, et même la version Patreon de cet article ne comporte pas tous les détails. Je peux en revanche dire combien de temps demande la fabrication d’un porte carte. En fonction du temps qu’il me faut pour finir les tranches, une étape chronophage au possible, il me faut entre 4h30 et 5h30 pour réaliser un porte-carte du début à la fin. Les étapes qui demandent le plus de temps sont la couture au point sellier, et comme déjà mentionné la peinture des tranches. C’est de loin la finition la plus exigeante sur un produit réalisé en bord franc. Nous publierons d’ailleurs bientôt sur le blog un article dédié à la peinture de tranche, article déjà disponible sur notre Patreon.

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Réalisation des poches à fente. Les poches internes sont réalisées dans un coton renforcé au nylon ripstop afin de garantir une plus grande durabilité. Ce n’est pas du tout le matériau le plus noble mais c’est un choix qui est issu d’une contrainte technique. Ne disposant pas de pareuse mécanique, ni de refendeuse je suis limité dans le choix des poches que je peux proposer. Des poches de type bord franc prises dans la tranche comme on en trouve assez souvent sont plus difficilement réalisables sans ces outils, une prochaine fois peut-être.

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Réalisation de ma peinture de tranche. Il s’agit ici d’un prototype, l’objectif est de déterminer si la couleur se marie bien à la teinte du cuir. La peinture de tranche a tendance à s’éclaircir un peu quand elle sèche, il faut donc s’assurer qu’elle ne devienne pas trop claire une fois sèche.

tranches

Un crachat gratuit vers les marques du "grand luxe" et leur "savoir-faire centenaire". La peinture de tranche sur les porte-cartes d'une marque très connue, avec des rigoles tellement profondes qu'on dirait des tranchées de 1914. Vous payez plus de 400€ pour ça.

Je ne prétends pas être meilleur ouvrier de France, très loin de là, mais voici les tranches sur mes porte-cartes définitifs:

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Le prototype numéro 3 avec sa couture jaune, une couleur qui n’a pas été retenue car elle “encadre” trop l’objet. Au passage cela me permet également de parler du fil utilisé sur ce porte-carte. C'est du fil de lin de la marque Française "fil au chinois". Le fil de lien est celui qui est traditionnellement utilisé en maroquinerie. Et c'est aussi ce qu'il y avait de plus solide avant l'invention des matières synthétiques. C'est très cher comme fil, mais c'est aussi beaucoup plus beau que du fil polyester, fil majoritairement utilisé en industrie. Ce dernier est certes plus résistant, mais il a un aspect plastique assez désagréable.

Cette photo permet également de voir deux caractéristiques que j’aime beaucoup du museum calf. La première est son aspect marbré avec ses sublimes variations de couleurs. La seconde est le grain du cuir qui est parfaitement visible. Le cuir Radica d’Ilcea n’est pas noyé sous les pigments et permet d’avoir un cuir qui maintient tout son aspect naturel contrairement à la majorité des cuirs que l’on trouve en maroquinerie aujourd’hui.

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Nos porte-cartes terminés

Passons maintenant au résultat final. Je m’excuse d’avance mais les photos ont été réalisées par mes soins et ça n’est pas du tout mon domaine. J'ai essayé de varier les lumières et les ambiances pour que vous ayez un aperçu assez large.

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Pas de marque? Pas d’initiales?

Certaines marques proposent au client d'ajouter leurs initiales en lettres dorées, ça n'est pas le cas ici. La raison derrière cela est assez simple, pour ajouter une griffe ou des initiales, il me faut une doreuse à chaud. Je n’en possède pas car je n’en ai pas l’utilité. Ces machines coûtent plus de 2000€ et avec ma production actuelle ça n’est tout simplement pas envisageable d’en acheter une. De plus le logo du site ne se prête pas spécialement au marquage à chaud et je ne pense pas que le résultait serait esthétique

L'entretien

En matière d’entretien, il n’est pas nécessaire de faire grand-chose. Le plus important est de ne pas maltraiter votre porte-carte, si ce sont des objets qui ont une durée de vie assez limitée c’est bien souvent car les gens ont tendance à ne pas y faire attention. J'insiste sur le fait qu'il est préférable d'éviter de mettre votre porte-carte dans la même poche que vos clefs. Ces dernières peuvent endommager le cuir ou les tranches. Le cuir Museum calf est un cuir non pigmenté qui marque assez facilement. La bonne nouvelle c’est que les griffures disparaissent également assez facilement, je rappelle tout de même que c’est un cuir que l’on rencontre très souvent sur des chaussures et qu’il est donc quand même suffisamment résistant. Il suffit de le frotter avec un chiffon très légèrement imbibé de lotion Saphir. Attention toutefois à ne pas frotter trop vigoureusement. Je ne recommande pas d’appliquer d’autres produits que la lotion Saphir, et encore une fois, il n’est nécessaire d’utiliser cette dernière de façon régulière. Une fois l’an est très largement suffisant. Et dans le doute mieux vaut ne rien mettre plutôt que d’appliquer un mauvais produit. Même traitement en ce qui concerne le cuir de chèvre, ce dernier devrait plutôt bien résister aux griffures.

Le prix

En ce qui concerne la douloureuse, le prix est de 250€, s’ajoutent à cela 17€ de frais de ports. Si vous préférez, je peux vous la faire façon e-commerce du 21ème siècle et dire que le prix est de 267€ avec frais de ports gratuits. C’est selon.

Je suis conscient que c’est un prix qui peut paraître élevé, mais il faut compter environ 50€ de cuir par porte-cartes, plus 5h de travail à 30€ de l’heure et on arrive à un prix de 210€, sans compter les fournitures (colle, fil de lin, cire, peinture de tranche…) qui l’air de rien viennent s’ajouter à la balance. Je ne vous cache rien, niveau marge je suis loin de me foutre de vos gueules. Je suis d’ailleurs dans la tranche basse de ce qui proposent les artisans, vous pouvez trouver moins cher, mais vous pouvez également trouver beaucoup plus cher. Comme je l’ai déjà mentionné je ne sais combien de fois, je ne suis pas un professionnel mais j’ai essayé de m’attacher à ce que le travail soit le plus propre possible. Est-ce qu’il y a des imperfections ? Oui, forcément, il est beaucoup plus difficile d’obtenir un résultat parfaitement uniforme quand on travaille intégralement à la main, surtout quand ça n’est au final pas votre métier. Mais quand je parle d’imperfections, je parle bien évidemment de petits détails qui ne sont qu’esthétiques, et que vous n’allez très probablement même pas remarquer. Il est possible qu’un point de couture ne soit pas parfaitement droit, il est possible qu’il y ait une légère imperfection sur une tranche, il est possible que le cuir ait une marque ici ou là, même si je n’ai sélectionné que les parties les plus belles, le cuir museum calf n’est pas pigmenté et il n’est pas facile de trouver beaucoup de zones qui soient à 100 % immaculées sur les peaux disponibles chez les revendeurs. Je n’ai sélectionné que le meilleur de la peau que j’avais à ma disposition, et dans la mesure du possible je me suis arrangé pour que s’il y avait des marques elles soient dans des zones discrètes. Pour faire simple, ce que vous voyez sur les photos est ce que vous allez recevoir.

Pour passer commande, merci de me contacter à l’adresse suivante : commande.sartorialisme (at) gmail.com

Je précise que la quantité est extrêmement limitée. Si je reçois beaucoup d’emails je peux envisager de produire une seconde série, mais pour l’instant il n’y a qu’un très petit nombre d’exemplaires de disponible à la vente.

N'attendez pas un emballage grand luxe, pour l'instant c'est de la très petite série. L'envoi sera soigné dans une enveloppe bulle, mais il n'y a aucun packaging spécial, ce qui permet au passage de garder un prix assez restreint pour une série aussi petite, intégralement fabriquée à la main.

Lancement de notre page Patreon

Pour ceux qui n'ont pas la patience, nous lançons notre page Patreon. Que vous pouvez trouver à cette adresse: patreon.com/Sartorialisme. Pour les autres voici l'explication.

Sartorialisme est un site bénévole qui a toujours tranché dans le vif. La distribution de saillies acides ou vaguement comiques au détour d’articles fleuves a fait notre réputation et notre succès. Car, à notre plus grande surprise, succès il y a, alors que nous sommes quand même de sacrés connards. Nous avons toujours plus de visiteurs, de commentaires, de mails. Bien souvent d’encouragements, de félicitations, de remerciements, parfois des questions aussi et puis des demandes d’aide pour trouver des stages, des formations… Et puis surtout, tout le monde nous pompe, comme disait Oscar Sauvage “Imitation is the sincerest form of flattery”, dès que l’on parle de quelque chose, vous pouvez être certain que Valérien et toute la clique d’handicapés se ruent dessus. Et c’est sans vanité aucune que nous constatons être devenu une lecture de référence. C’est un petit tour de force à une époque où l’écrit est devenu ringard, les blogs obsolètes, et le politiquement correct omniprésent. Et très franchement, tout cela nous dépasse un peu car notre ambition se limitait surtout à distribuer des claques, rétablir quelques vérités et nous marrer entre nous, rien de plus. Il n’y avait rien de vraiment calculé, et cela se voit d’ailleurs un peu. Nous publions quand nous le pouvons, le site n’est pas toujours très bien optimisé, le référencement est un peu à la traîne, et nous n’avons pas grand-chose à foutre des réseaux sociaux. Et pourtant, l’audience continue de grimper (malgré le silence des autres médias). Seulement, vous l’ignorez peut-être, mais un blog aussi pointu c’est (très) exigeant à faire tourner. Le temps nécessaire à l’écriture, aux recherches, aux photos, à la mise en ligne et à toute la communication ainsi qu’à la technique est assez déraisonnable quand on considère que ceci n’est absolument pas profitable. Non que le site ait été pensé comme une entreprise commerciale, ou alors si c’est le cas on a le business plan le plus foireux de l’univers. Et n’imaginez pas que les quelques publicités qui se trouvent sur le site nous rapportent quoi que ce soit, les maigres 300€ annuels qu’elles génèrent servent à payer l’hébergement et le nom de domaine. La réalité c’est que nous avons tous des vies, personnelles et professionnelles à coté, et qu’il est de plus en plus difficile de trouver du temps pour s’occuper du site.

Bien évidemment, nous pourrions faire comme Huguette, qui raconte toujours avec des trémolos dans la voie ce jour béni ou elle a décidé de tout plaquer pour se consacrer intégralement à son blog. Ce qu’elle oublie toujours de dire c’est que plutôt qu’un choix il s’agissait d’une nécessité, puisqu’elle avait été interdite de gestion à la suite de quelques chinoiseries dont elle seule a le secret. Malheureusement, nous sommes des gens respectables, toujours libre d’exercer nos professions, nous n’avons pas de casier judiciaire, et donc pas de raisons de tout laisser tomber juste pour faire les pitres sur internet. À la place nous allons tout simplement continuer comme avant, insultes comprises, mais si possible avec l’aide de votre soutien financier. On doute de rien.

Ou plus exactement, on doute beaucoup. Nous ne nous faisons pas trop d’illusions, la raison pour laquelle les influenceurs tapent les marques au lieu de leur taper dessus est simple : ce sont elles qui ont le pognon, les blogs sur Patreon en général ne rapportent rien. Mais tout de même, on s’est dit qu’après tout, pourquoi ne pas essayer. Nous lançons donc notre Patreon avec tout ce que cela comporte comme perks exclusifs.

patreon

Forcément, il y a aura des changements, pour vous inciter à mettre la main au porte-monnaie. Par exemple les articles seront dorénavant disponibles sur Patreon avant d’être disponibles sur le blog, un nouvel article est d'ailleurs déjà publié sur Patreon. L’objectif avec l’argent récolté sera d’améliorer la qualité du site, de son contenu, acheter du meilleur matériel pour les photos, éventuellement si les sommes le permettent acheter des vêtements et des chaussures pour des démontages, et puis, soyons fous, de nous permettre de publier plus régulièrement. Bien évidemment vous vous en doutez, plus le Patreon a du succès, plus nous pouvons faire de choses. Inversement n’imaginez pas que nous allons soudainement pouvoir décortiquer des vêtements bespoke parce que les contributions sont de 70€ par mois. Votre soutien est la façon la plus directe d’obtenir plus de contenu. Il y aura très certainement une phase de tâtonnement, l’offre Patreon sera très probablement amenée à évoluer en fonction des retours que nous avons et de son succès ou non.

Voici un exemple très concret du genre d'investissements que demande un blog un minimum professionnel. La photographie, au départ c'était ça:.

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Aujourd’hui ça n’est toujours pas parfait, mais c'est devenu ça:

L'austerity brogue de notre test, il s'agit d'un modèle de la Founders line. (Source: Sartorialisme)

Nous ne sommes pas photographes, mais en investissant plus de 1500€ dans du matériel photographique le résultat s’est amélioré. Cet argent ne vient pas du site, de partenariats ou je ne sais quoi, il vient tout simplement de notre poche. Il ne tient qu’à vous de nous permettre de faire encore mieux.

Mais on trouvait que ça n’était pas assez con comme idée de lancer un Patreon. Il fallait aller encore plus loin dans la débilité, et je crois que pour une fois je me suis surpassé. Je vais proposer à la vente de la petite maroquinerie, fabriquée entièrement à la main par mes soins, dans mon coin d’atelier personnel. Autant vous prévenir d’avance, le prix n’est pas donné. J’aurais bien évidemment pu faire des petites séries nazes en private label, les vendre à 100€, alors que le cout de fabrication est de 10, et ainsi me remplir assez facilement les poches sans rien foutre. Seulement dans le combat de la bêche et de l’épée contre l’usurier, j’ai toujours été du côté des premiers. Le premier objet qui sera bientôt disponible est un porte-carte minimaliste bi-matière. Vous aurez l’occasion d’en savoir plus prochainement. Si cette offre fonctionne, d’autres objets seront proposés à la vente. En attendant voici quelques photos du produit final:

IMG_7075 Porte-cartes
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